Nantes
photos by Philippe Piron
1. Joo Jae-Hwan
-Quelle sortie le prisonnier a-t-il pris pour s’échapper ?, 1998, Acrylique sur plastique
Joo Jae-Hwan est l’un
des membres fondateurs de Reality and Utterance, un collectif artistique Minjung (art participatif) qui a officié
dans les années 80. Il est l'un des rares membres encore actifs de ce groupe
d'artistes qui représente un phénomène artistique historique. Avec beaucoup de
ténacité, Joo Jae-Hwan a créé une
œuvre qui rayonne de satire sociale mais qui montre aussi ses sensibilités
fantaisistes. L'esprit punk, le vrai, et la complexité de la « fausse
esthétique extraterrestre » dans l'œuvre de Joo Jae-Hwan manifeste souvent une sorte de
maltraitance de l'écriture. Le fait d’avoir une longue carrière d'artiste
underground ne l'a pas empêché de tenir en haute estime l'expérience
esthétique. Cependant, ses intérêts sont plus tournés vers les routines du
quotidien que l'art, ce qui confère bien souvent à ses œuvres une touche punk.
Ingrid Luche
- Manhattana (Ghost
Dress), 2011, Tissu, metal, 170x67x33cm
Depuis ses études à l'ÉPIAR, Villa Arson à Nice, Ingrid Luche
développe notamment une recherche sur la perception sensible de l'architecture
et des espaces communs et sa restitution par le biais de
sculptures, photographies ou installations en situation. Ses œuvres semblent
plus propices à une définition négative : ni complètement autonomes (leurs
présentations et accrochages sont spécifiques à chaque lieu), ni complètement
in situ (leurs formes ne changent pas), ni totalement sculpturales (elles ont
des fonctionnalités paradoxales, en particulier avec le facteur lumière). Elles
sont porteuses d'un fort coefficient psychique ou émotionnel. L'expérience des
expositions d'Ingrid Luche relève alors à la fois du déjà-vu et de l'inédit. (Wikipédia)
3. Danny Steve
-Rampes de salon, 2010, Bois, feutre,
placage acajou, Dimension variable
Inventer un
paysage par tous les moyens plastiques mis à disposition et le nourrir de
cultures pop et savante, de transgressions et de remise en cause des partages
anciens, tel serait un moyen – bien que raccourci – de qualifier l’œuvre de
Danny Steve. Alors que les frontières entre l’art, la bande dessinée ou les
pratiques sportives ne cessent d’être battues en brèche, que l’époque est
propice à la mixité des formes et des usages, l’œuvre de Danny Steve nous
invite à une navigation hors normes oscillant de l’infiniment petit à
l’infiniment grand. Sous les traits de ce pseudonyme et tel un groupe de
rock, l’on peut distinguer une équipe sans cesse renouvelée qui vient prolonger
les réflexions de l’artiste et ouvrir les champs possibles de dialogues.
L’œuvre de Danny Steve est animée par une curiosité marquée par les sciences du
vivant et par là même une forme d’instabilité, de mouvement permanent, de
psychédélisme. (Collectif art & entreprise)
1. Gregory Maass & Nayoungim
L’œuvre de Gregory Maass et Nayoungim est un gouffre. Elle
forme une zone sismique criblée de ravins et de crevasses, composée de paysages
urbains instables, d'objets trouvés, de commentaires provocants, de jeux de
mots idiots, de caricatures, de laideur jubilatoire, de parodie brutale. Pour
l'œil non averti, rien ne peut empêcher ce lourd chaos de nous atteindre, au
risque de n’y laisser que du rebus. Leurs installations donnent l'impression
que les artistes ont vu beaucoup de mauvaises émissions télévisées, autant de
publicités, ou autant de films. Et nous savons qu'ils savent que nous aussi, et
réciproquement, ils savent que nous le savons. Ils semblent connaître et
insuffler secrètement une bonne dose de Néo-Dada, de Fluxus ou de Pop Art à
leurs œuvres. Ils réalisent des allers et retours entre l’art conceptuel et
l’art minimal. Tout cela leur a permis de séparer l’informe de l’absurde, en
s'assurant que l'abîme entre la stupidité et la laideur s'agrandisse, que le
réel soit uniquement suggéré, et que notre curiosité soit ainsi mise à
contribution. (Sytze
Steenstra)
2. Suki. Seokyeong Kang
-
Busy Pink, 2012,, Acrylic on
casvas, wood, 140x160x4cm
Suki. Seokyeong Kang, nomme son travail ainsi :
« Paintallation ». À l'évidence ce mot-valise est formé par la fusion
des mots « painting » (peinture/tableau) et « installation ».
Le mot paraît approprié, étant donné que ses installations semblent être, à
plus d'un titre, des restitutions tridimensionnelles d'une peinture. Il
semblerait qu'elle ait déconstruit le tableau, disséquant les couches de
peinture qui forment la surface afin de les remodeler sous forme
d'installations dans un espace en trois dimensions. Kang est ainsi passée de
l'application de couches de couleurs pour exprimer le gouffre spatiotemporel
entre les différentes strates de surfaces qui constituent un tableau à des
méthodes plus physiques, comme l'empilage d'objets et le bobinage de fils,
ficelles et fils de fer pour créer ses installations. (Jay Jungin Hwang)
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