Dans le casque de… Oan Kim


Pour fêter la sortie de son album "Rebirth of Innocence", le saxophoniste partage avec vous sa bande-son du moment et dévoile en avant-première le film noir des titres "Crime Jazz" et "Lush" avec Gabi Hartmann.

Photographe et membre fondateur de l’agence MYOP, réalisateur de documentaires et multi-instrumentiste, Oan Kim poursuit sa quête de nouveaux territoires dans un art global toujours mouvant. En 2022, il puisait dans toutes ses influences et ses activités artistiques pour signer l'album Oan Kim & The Dirty Jazz, un chef d'œuvre à la beauté intemporelle dont il vient d'écrire une suite avec Rebirth of Innocence, attendue le 8 mars via Arwork Records.

Entouré de Paul Herry-Pasmanian à la basse, Simon Lemonnier à la batterie, Benoit Perraudeau à la guitare, Dany Lavital au piano sur un titre, Roman Reidid à la trompette ou de la chanteuse Gabi Hartmann sur le titre Lush, Oan Kim a une nouvelle fois sculpté un univers sonore aussi raffiné que sophistiqué. L'artiste dévoile aujourd'hui la vidéo des titres Crime Jazz et Lush, un film noir de 8mn qu'il a coréalisé avec Brigitte Bouillot et dans lequel on retrouve Gabi Hartmann :


"L’album est assez cinématographique, et les deux premiers morceaux en particulier ont toujours été dans mon esprit liés par un lien narratif. Le premier morceau, Crime Jazz, sorte de bande son de film noir, est suivi d’un morceau très glamour et rétro. J’ai voulu en faire deux scènes d’un film, où un homme qui vient de vivre un revers sentimental traîne son mal être dans les rues sombres et froides de Paris, puis décide de tenter de diluer sa mélancolie dans l’alcool et le glamour d'un cabaret." explique Oan Kim qui prolonge le plaisir en nous confiant sa bande-son du moment en écoute dans la playlist YouTube ci dessous :


A propos des titres de sa playlist, Oan Kim déclare :

-Late Blossom - Nitai Hershkovits :
Issu de son très bel album de piano solo qui rappelle souvent Debussy et Ravel, avec une approche assez libre de la forme et un son tellement délicat qu'il ne pouvait finir que chez ECM.

-Perfidia - Nat King Cole :
Un morceau que j’ai découvert chez Wong Kar Wai, qui me transporte immédiatement dans cet univers retro et nostalgique, et nous fait regretter ces vies qu’on n’a jamais vécues.

-Builld a nest - Jeff Parker :
J’adore chez Jeff Parker cette façon de passer d’un morceau rnb à un morceau très jazz ou à un autre expérimental. J’aime ce vent de liberté qui souffle dans la scène jazz actuelle.

-Einstein on the beach - Train 1 - Phillip Glass :
Un de mes morceaux de musiques préférés, auxquels je reviens régulièrement. C’est plutôt rare que l’avant-garde donne naissance à un tel chef d’œuvre intemporel. Mon morceau Slow Redux s’en inspire.

-Repetition - Max Cooper :
Je ne connais pas bien cet artiste mais je suis tombé au hasard des algorithmes sur le clip hypnotique de ce morceau, qui rappelle autant la musique répétitive américaine que O Superman de Laurie Anderson.

-Plex - Selvhenter :
Un groupe danois issu de la scène free jazz nordique, dont je ne connais pas grand chose, mais ici il y a surtout beaucoup de clarté et d’espace, si c’est ça le free jazz aujourd’hui j’ai dû m’endormir au milieu du film.

-Hotel Nota - Romeo Poirier :
J’écoute beaucoup d’ambient, qui est une sorte de 'musique à vivre’ servant de bande son à mes activités quotidiennes comme envoyer des mails ou se promener dans un parc. Romeo Poirier a un truc à lui, il crée de véritables paysages sonores à base de boucles répétitives et de superpositions de textures complémentaires.

-String Quartet in 4 Parts: I. Quietly Flowing Along - John Cage :
J’ai fait pas mal de recherches harmoniques qui s’inspirent du premier quatuor à cordes de John Cage, qui réunit des extrêmes: du Erik Satie saupoudré d’Arnold Schoenberg, de la naïveté pervertie de bizarreries.

-Legenda - Kino :
J’aime beaucoup Kino, le groupe de rock soviétique, à la mélancolie sombre qui donnerait presque la nostalgie de l’union soviétique, et puis j’ai une affinité du fait que Viktor Tsoi était comme moi à moitié coréen.

-Space Heavy - King Krule :
Un mélange de mal-être nineties et de couleurs jazz. Et puis ce refrain incongru “my plastic straw” répété en boucle jusqu’au cri.

-Bull in the heather - Sonic Youth :
Un des morceaux les plus pop de Sonic Youth dont j’ai dû me rappeler quand j’ai composé ‘Don’t’, un des titres de mon nouvel album.

-Theme from “Proof of the man” - Archie Sheep & Dollar Brand :
Un de mes albums de jazz préférés, un thème aux harmonies plus pop que jazz, avec des souvenirs de la rugosité du free jazz dans le son d’Archie Shepp. L’album n’a aucun morceau plus faible et traversé d’une âme et d’une énergie qui vous rendraient croyant.

-20220123 - Ryuichi Sakamoto
Un chef d’œuvre de simplicité et de mystère dans ce morceau d’une spiritualité sans emphase.

-Rameau: Musette en rondeau - Vikingur Olafsson :
Un des pianistes classiques les plus excitants de notre époque, sa relecture de Glasswork de Philip Glass est magique, et dans ce disque il alterne les morceaux de Rameau et de Debussy avec ce son clair et élégant qui le caractérise.

-On the Sunny Side of the Street - Sullivan Fortner :
Son album 'solo game' est magnifique, il a quelque chose de vraiment différent dans son approche du piano solo, assez facétieux, avec beaucoup de ruptures, avec une virtuosité sans ostentation. Ici il tord le genre du piano stride avec un mauvais esprit qui fait penser à Monk.


Oan Kim est en concert :
le 13 mars au festival Banlieues Bleues à Pantin
le 4 avril au Tourcoing Jazz Festival


https://www.radiofrance.fr/fip/dans-le-casque-de-oan-kim-8813965?fbclid=IwAR1s1Vm5l0iyeqGYe4PgngDu51sTpuspxugsul5yd_Osq0Qa4ngCrIrDW6A


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