Kim Kim
Gallery & Tripode Presents:
JUNGLE SHOES @ Blockhaus DY10, 40 rue la noue bras de fer, Nantes
Dates: 23 October – 6 December 2015
Artists: Matthieu Clainchard, Soosung Lee이수성, Lee Wan이완, Sangdon Kim김상돈, Chung Seoyoung정서영
Matthieu Clainchard
- Les fonds de pots (Montparnasse
Vasarely), 2015, Wall painting, 195 x 1975cm
Matthieu Clainchard est artiste et commissaire
d’exposition, mais on connaît davantage ses activités au sein de collectifs
d’artistes : Bad Beuys Entertainment (1999 – 2007) dont les actions visaient à
développer de nouvelles formes de sculpture sociale en résonance avec la
culture urbaine, et Le Commissariat fondé en 2006 avec trois autres artistes
pour développer une pratique de l’exposition sur un mode plus ouvert et
spontané. Ces différentes collaborations, reposant sur la discussion et
l’échange, ont nourri son travail et renforcé sa position d’observateur
critique. Son œuvre plastique s’appuie sur ce qui est déjà là et privilégie les
ready-mades et les assemblages/remix. Il s’intéresse avant tout à la question
du contexte et cherche à en pointer les particularismes et dysfonctionnements.
Lorsqu’il présente des objets, des images ou des situations, il génère des
«fictions réelles». Non pas des histoires en forme mais des formes produisant
des histoires où la question de la subjectivité est sans cesse remise en cause.
Le quotidien urbain est son champ d’action. L’artiste met en évidence le jeu
des simulacres sur lesquels se fonde l’idée de communauté et d’appartenance
(les marques, la télé, le cinéma, Disney...). Sa pratique tend à déjouer les
clichés et leur immédiateté en gelant certains moments, en freinant la
perception et en poussant la logique dans ses derniers retranchements.
Chung Seoyoung
- Corner Stone, 2011, Beton, 45x45x78cm
- First Valley, 2015, Texte, film adhesive, 200 x
210 cm (dimension variable)
Chung Seoyoung a recours à des médiums variés (sculpture,
installation, dessin et performance) pour adapter les formes à sa pensée. Il
décrit son travail comme une expression concrète de la réalité : « Je
donne à voir la subtile frontière qui sépare l'existence de la non-existence,
après une observation exhaustive et rigoureuse de l’influence qu’opère l’une
sur l’autre. La réalité du train-train quotidien serait "l'état
d'existence" tandis que l'état des œuvres incarnerait la
"non-existence" (…) Mes œuvres sont parfois le résultat d'une
formulation solide, tandis qu'à d'autres moments elles peuvent être furtives,
minuscules ou timides. Un sentiment d'irréel peut surgir, permettant de faire
un écart le temps d'une brève seconde. »
Lee Wan
-Made in Myanmar_Gold, 2014, Single
channel video, 12:25min, couleur, son
-Made in Thailand_Silk Suit, 2013, Single
channel video, 16:13min, couleur, son
-Made in Taiwan_Sugar, 2013, Single
channel video, 12:25min, couleur, son
Lee Wan considère
les produits manufacturés à l'intérieur du système capitaliste comme des
résultats de l'exploitation du travail de l'homme. Il se concentre sur la
manière dont le capitalisme influence et transforme les individus et les communautés.
Il tente de comprendre des phénomènes contemporains en partant de faits
économiques et historiques. Sa série made-in
renferme son intention de comprendre, d'un point de vue macroéconomique, les
nations, les relations internationales, ainsi que les relations humaines dont
il lui semble qu’elles sont régies par une nouvelle structure libérale. made-in est une œuvre vidéo qui
rassemble des séquences de l'artiste en train de produire dans des lieux très
spécifiques. On peut ainsi le voir cultiver du riz au Cambodge, fabriquer de la
soie en Thaïlande ou extraire de l'or en Birmanie. À travers ces séquences, Lee
Wan offre une vision sur la façon dont les vestiges du colonialisme, dans les
pays du tiers-monde, sont actuellement à l'œuvre au sein de nouvelles économies
libérales.
Sangdon Kim
- Healing Water, 2012, Single channel video, 6:56
min. couleur, son
- Solverig’s song, 2011, Single channel video, 8:41
min. couleur, son
- Wind rises Busan, 2012, Single channel video, 8:57
min. couleur, son
L'art de Sangdon Kim recouvre différents médiums : photographie,
sculpture, installation, film et arts du spectacle. Il fait découvrir des
matériaux négligés et des paysages marginalisés. De façon métaphorique, avec son
sens de l'humour et son imagination bien particuliers, il évoque les individus
et la société, la vie et la mort. Les multicouches de satire et la
contemplation poétique qui sous-tendent son travail font naître chez le
spectateur une délicate empathie émotionnelle. En tant que membre d'un
collectif d'artistes post-années 80, qui conjugue analyses critiques de la
politique, de l'économie et de l'histoire au quotidien dépolitisé et dicté par
la loi du marché, Sangdon Kim se frotte à la représentation visuelle de la
réalité quotidienne matérialiste, du microscopique – les symptômes mentaux
individuels, au macroscopique – les organisations sociales de contrôle et de
violence.
Soosung Lee
- À portée de main, 2015, Polissage
-D'en bas vers le haut, 2015, Polissage
Soosung Lee
fusionne ses œuvres avec leur environnement architectural. Sans altérer leur
substance réelle, il modifie la texture de détails architecturaux en leur
appliquant une finition ultra brillante.
Dans l'œuvre
sculpturale de Soosung Lee, installation et performance apparaissent
étroitement liées. Son travail ne prétend absolument pas faire la lumière sur
les conditions sociopolitiques contemporaines, mais y parvient malgré
tout ; son travail ne commémore rien, mais finit par produire quelque
chose qui s'apparenterait à un monument ou une allusion au monument. Les lieux
d'exposition sont pour lui remplis de facto d’œuvres d'art. L'œuvre de Soosung
Lee renvoie à cette question : l'art contemporain peut-il être l'agent
d'une quelconque production résolument originale ?
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